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Comment agir pour l'environnement ? Les conseils de Raphaël Gerson (ADEME)

Nous avons rencontré quelques personnes bien plus qualifiées que nous pour répondre à cette question. Cette semaine, c’est Raphaël Gerson, Expert à l’ADEME (l’Agence de la transition écologique) et responsable de la chronique “On se décarbone” sur France Inter sur qui se prête à l’exercice.

Raphaël Gerson

Raphaël Gerson : Il faut avoir des clés de compréhension pour avoir envie d’agir. Il y a autant de trajectoires pour atteindre la neutralité carbone que d’individus, mais tout le monde ne connaît pas forcément son point de départ, c’est à dire son empreinte carbone. Le site nos gestes climat permet d’avoir de bons ordres de grandeur en moins de 15 minutes.

Nos émissions proviennent de 5 postes : notre logement, nos modes de transports, notre alimentation, notre consommation en général et enfin les services publics qu’on utilise. L’idée, c’est de faire son bilan pour se rendre compte des postes où l’on est dans les clous ou dans l’excès. Pour ensuite, en fonction de ses moyens et de ce qui est possible, adapter sa trajectoire.

“On a 25 ans pour passer de près de 10 tonnes à 2 tonnes par personne et par an”

Si quelqu’un me dit “je veux continuer à manger du bœuf mais je vais agir sur mes déplacements en renonçant à l’avion et à ma voiture thermique, et j’habite une maison à énergie positive”, j’ai envie de l’encourager car au final le juge de paix, c’est son empreinte carbone totale. C’est pour cela qu’il faut la calculer et sortir des clichés ou du dogmatisme.

Ce qui est fondamental, c’est de changer notre rapport au temps. On peut continuer à émettre nos 10 tonnes actuelles, mais prendre conscience que nous allons devoir les émettre en 5 ans plutôt qu’en 1 an. Aujourd’hui, ce rapport est hallucinant et explique d’ailleurs une partie de notre empreinte numérique. On est souvent incapables d’attendre 14 secondes que des vidéos de chats qui se cognent à des vitres se chargent !

Il faut également proposer des solutions pour mobiliser pour la transition écologique. Par exemple sur le numérique, si on dit uniquement que le numérique représente 4% des gaz à effet de serre, ça peut déprimer, alors que quand on recommande de garder son smartphone 4 ans plutôt que 2 ans et qu’on explique que ça réduit de 40% l’impact du numérique, cela donne envie d’agir car ce n’est pas une mesure d’austérité.

Dans le dernier rapport du GIEC, on voit que les 10% des foyers les plus riches sont responsables d’environ 40% des émissions dans le monde France : agir ce n’est pas forcément une question de moyens, c’est davantage une question de changements de valeurs et d’aspiration. La sobriété ce n’est pas la décroissance et je crois beaucoup à la sensibilisation et à la formation pour l’expliquer et pour mobiliser.

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