• 2050NOW
  • Posts
  • Comment lutter contre les inondations en ville

Comment lutter contre les inondations en ville

Contre les inondations, et si la solution était d'ouvrir nos villes... à l'eau ? Depuis quelques années, une solution venue de Chine fait des adeptes partout dans le monde, y compris en France. On vous explique pourquoi, et comment agir à votre échelle.

On finit (presque) par s’y habituer. Quasi chaque année, de violentes pluies provoquent des inondations, voire des crues, dramatiques, comme dans la vallée de la Roya et de la Vésubie en 2020. Pourquoi le phénomène empire, et que faire pour s’en protéger ? C’est ce que vous allez apprendre dans cet article.

Pourquoi de plus en plus d’inondations ?

D’abord, le réchauffement climatique induit des pluies plus intenses. En cause, la loi de Clausius-Clapeyron : à chaque degré de plus, l’air absorbe 7 % d’humidité supplémentaires. Selon le GIEC, un scénario à + 4°C d’ici 2100 multiplie le risque de pluies extrêmes (>150 litres par m2) par… 2,7 !

Ensuite, l’artificialisation croissante des sols aggrave les risques, car bétonner empêche l’eau de s’infiltrer. Chaque année, 20 000 hectares sont artificialisés en France, l’équivalent de Marseille ! Et l’endiguement des cours d’eau renforce la violence des crues. En quelques heures, un simple ruisseau peut passer de 30 cm à… 7-8 mètres de hauteur !

Une solution simple et efficace

Le concept de « ville éponge », inventé en 2003 par le chinois Kongjian Yu et développé dans son pays depuis 2015, est l’une des principales solutions. Le constat de ce paysagiste ? Le « tout tuyau » du XIXe siècle, qui mélange eaux usées et eaux pluviales, déborde sous les pluies extrêmes.

Son idée : désimperméabiliser les villes en remplaçant le bitume par des revêtements poreux ou des espaces naturels végétalisés, et séparer eaux usées et pluviales. En laissant l’eau s’infiltrer là où elle tombe, on évite le ruissellement en surface et la saturation des égouts, donc les inondations.

De nombreuses villes se lancent

Après Rotterdam (Pays-Bas), Berlin (Allemagne) ou Fribourg (Suisse), pionnières en Europe, de plus en plus de villes françaises adoptent ce principe de ville résiliente dans leur plan local d’urbanisme. Paris, qui a créé l’an dernier un bassin de rétention des eaux de pluie de 50 000 m3 près de la gare d’Austerlitz, veut ainsi devenir « une ville jardin » : 300 hectares d’espaces verts seront rajoutés aux 520 actuels, et 500 rues débitumées et végétalisées (5 fois plus qu’aujourd’hui !). Objectif : désimperméabiliser 40 % de la capitale d’ici à 2050. De son côté, Lyon compte libérer 400 hectares (10 % de sa superficie) de l’asphalte d’ici à 2026.

Béton poreux, fossés d’herbes, « jardins de pluies » (on vous en parle plus bas 👇), toits végétalisés… Les solutions ne manquent pas pour créer ces « sponge city ». Le résultat ? Ultra efficace, selon l’Astee et l’Ademe. Le saviez-vous ?

  • Un toit végétalisé retient 70 % de la pluie

  • Un mètre de noue (ces plantations d’herbes qui fleurissent dans nos villes) avale 400 litres d’eau par jour. 

  • Une rue recouverte d’un enrobé poreux absorbe 50 litres par seconde et par m2.

De quoi drainer une très grosse pluie ! Pour en savoir plus, 20250NOW a rencontré Denis Rousset, directeur adjoint des politiques d’intervention de l’Agence de l’eau Loire-Bretagne, qui accompagne des villes (Poitiers, Nantes, Rennes…) dans leur démarche de « ville-éponge ». Pour lire notre interview, c’est ici.

4 conseils pour agir aussi chez vous !

  • Récupérez l’eau de votre douche pour alimenter vos WC. La start-up toulousaine Ilya a mis au point une douche en circuit fermé. Le système coûte 3 000 euros, mais il est super efficace : 1 heure de douche consomme… 5 litres d’eau !

  • Installez un récupérateur d’eau de pluie dans votre jardin ou votre terrasse. Le système évite de saturer les égouts. Des aides existent : jusqu’à 20 000 euros en Ile-de-France par exemple. Pour en savoir plus, c’est par .

  • Végétalisez votre cour et votre toit. Le couvert végétal agit comme une éponge : il retient les eaux de pluie, qui s’évaporent avec le soleil. Là aussi des aides, comme à Paris et à Lyon.

  • Créez un jardin de pluie. Cette cuvette végétalisée capte l’eau de pluie et celle des gouttières. Elle absorbe jusqu’à 40 % de plus qu’un jardin classique, avec une évapotranspiration qui s’élève à 70 % des pluies recueillies.

Reply

or to participate.