Ne paniquez pas !

Il suffisait (juste) d'y penser...

Bonjour, c’est Vincent,

J’ai lu que nos bonnes résolutions de début d’année ne résistent pas au temps qui passe : 18 jours en moyenne… N’empêche, cette newsletter est là pour vous aider à tenir celles qui touchent notre planète.

Cette semaine, nous avons voulu vous inciter à vous intéresser à nos transports quotidiens : le poste le plus lourd de tous avec 30 % de notre poids carbone ! Les alternatives sont parfois simples, comme on l’a découvert en rencontrant Laure Wagner…

Bien sûr, le train, c’est une solution majeure. À ce propos, j’ai eu la chance de déjeuner avec le patron de SNCF voyageurs, Christophe Fanichet. Voici ce que j’ai appris :

  • Cet été, beaucoup plus de gens ont choisi des destinations fraîches : 100 000 places de plus vendues pour les Alpes et l’Est de la France, par rapport à l’année précédente.

  • Le nombre d’arbres tombés sur les voies a doublé en trois ans à cause des sécheresses et autres événements climatiques.

  • Cet hiver, des pluies torrentielles et des vents violents ont avalé les cailloux posés entre les rails sur des dizaines de kilomètres, condamnant le trafic pendant des semaines.

  • La SNCF ne sait pas faire rouler ses trains au-delà de 40°C… Les matériels et le réseau électrique n’y résistent pas. Du coup, il nous faudra accepter que le trafic s’arrête, ou investir massivement... La Cour des Comptes l’a d’ailleurs écrit dans un rapport récent.

« Food for Thought », à méditer, disent les Anglo-saxons. L’adaptation au changement climatique, c’est déjà maintenant. Et cela passe aussi par nos usages et nos choix collectifs. Comme dans la mode, on vous le prouve dans cette édition !

Au fait, 2050NOW s’étoffe avec une nouvelle offre éditoriale la semaine d’investiture de Donald Trump : « WARM, la géopolitique à l’heure des transitions ».

Pour s’abonner, c’est ici !

L’équipe de WARM : Romain Chicheportiche, Lucas Menget, Patricia Laurent et Vincent Giret.

Rencontre avec celles et ceux qui passent à l’action

Laure Wagner, cofondatrice d’1 km à Pied

« Ne paniquez pas les gens avec le CO2 , parlez plutôt des bénéfices ! »

Depuis des années, on nous dit que vélo et métro sont LA solution pour réduire l’usage de la voiture, responsable de 15 % de nos émissions de GES. Mais encore faut-il pouvoir… Depuis deux ans, la société 1km à Pied propose une alternative, et devinez quoi ? Ça marche ! Retour sur l’engagement de sa cofondatrice Laure Wagner, dont le déclic écologique est né… en Australie.

Votre société 1km à Pied aide les entreprises à réduire l’empreinte carbone des trajets de leurs salariés. Concrètement, vous faites comment ? 

Laure Wagner : On s’est rendu compte que 75 % des personnes font leur trajet domicile-travail en voiture, et qu’une grande partie des salariés qui travaillent pour des employeurs multi-sites pourraient faire le même job plus près de chez eux. On a donc créé un logiciel qui permet d’identifier les personnes concernées, pour réduire les trajets domicile-travail. Résultat : dans plus de 60 % des cas, les salariés peuvent occuper le même poste sur un site plus près de chez eux !

Qu’est-ce qui vous a poussé à agir pour le climat ?

L. W. : En 2006, j’ai passé six mois en Australie après mes études de communication et de management : ma famille d’accueil utilisait un récupérateur d’eau contre la sécheresse, je n’avais jamais vu ça ! Mais le déclic a été le documentaire de l’ancien président américain Al Gore. Je me suis alors dit : « Il faut que je bosse là-dedans ! ». En revenant en France, j’ai trouvé un poste à la « Semaine européenne de la mobilité » du ministère de l’Écologie. Depuis, je n’ai plus quitté le sujet.

Comment est née l’idée d’1 km à Pied ?

L.W. : En 2009, j’ai rejoint BlaBlaCar comme première recrue en tant que responsable communication. J’ai fait en sorte de démocratiser le covoiturage. C’est lors du lancement de « BlaBlaCar Daily », l’application de covoiturage au quotidien, que j’ai compris que la distance domicile-travail, qui a plus que quadruplé depuis 1960, était le fond du problème. En 2018, le rapport du GIEC m’a permis de comprendre le risque pour l’humanité : depuis, je suis obsédée par les tonnes de CO2 ! C’est pour ça que j’ai créé 1km à Pied.

Convaincre vos clients a-t-il été difficile ?

L.W. : Au début, oui ! J’étais en mode « I want you to panic », selon la formule de Greta Thunberg, mais je me suis heurtée à un gros problème : mettre en avant les émissions de CO2 ne convainc personne. J’ai donc privilégié les aspects positifs : moins de trajets, c’est moins de fatigue, moins d’absentéisme et de turnover, et moins de coût pour les entreprises. En moyenne, la réduction d’un trajet pénible grâce à notre logiciel permet d’éviter 10 jours d’absence ! Et chaque départ évité fait économiser 10 000 euros en frais de recrutement. Mon conseil, c’est de toujours parler des cobénéfices : santé, bien-être, économies…

Et pour les salariés et la planète ?

L.W. : Sur une année, le gain médian par trajet représente environ 4 400 km pour un salarié, soit une tonne de CO2 en moins dans l’atmosphère (l’équivalent d’un aller-retour Paris - New York !). Si les 12 000 employeurs multi-sites optimisaient leurs trajets, ce serait 7 millions de tonnes de CO2 économisées chaque année en France !

Dans votre quotidien, vous avez changé des choses ?

L.W. : Bien sûr ! Depuis le fameux rapport du GIEC, je ne prends plus l’avion et ne mange plus de viande. En 2019, j’ai aussi relevé le défi « Rien de neuf ». Avec mon compagnon et mes enfants, nous nous sommes installés à la campagne, avons planté 60 arbres, créé un potager, et chauffons peu. L’hiver, il fait 16 °C dans mon salon, 14-15 °C dans les chambres, d’ailleurs aujourd’hui, je travaille en combi polaire (véridique on l’a vue en visio) ! Et puis je n’achète plus aucun gadget. À Noël, je n’ai offert que la BD Ressources de Philippe Bihouix ! Au quotidien, on s’arrange avec une petite Zoé. Il suffit de s’organiser !

Pour aller plus loin :

Une illustration simple pour un sujet complexe

Vraiment besoin d’une nouvelle fringue ?

Il n’y a pas que le vélo dans la vie (la preuve avec 1 km à pied ! 👆️ ), mais pas que les fringues non plus. En cette période de soldes (youpi !), c’est tentant. Mais acheter des vêtements a un impact sur la planète. Alors que la loi anti fast fashion traîne, rappelons que chacun.e peut agir. Voici quelques écogestes faciles à adopter.

Pour creuser le sujet :

4 offres d’emploi et idées de boîtes pour (vous) bouger

Conseiller.e en énergies renouvelables et citoyennes - Agence du Climat - Strasbourg (67) : Envie de vous engager sur votre territoire ? L'agence du climat propose un poste au plus près des acteurs locaux. Votre mission : animer des projets citoyens, sensibiliser les publics, développer des modèles économiques et échanger avec des partenaires européens. Pour postuler, c’est ici.

Bras droit du CEO - Blue Choice - Paris (75) : Vous êtes passionné.e par le conseil et le climat ? Blue Choice, un cabinet de conseil fondé par Cédric Ringenbach, l’auteur de la Fresque du Climat, cherche des talents pour accompagner les entreprises dans leur transition écologique. Foncez sur l’offre.

Chargé.e de communication stratégique - Canopée Forêts Vivantes - Angers (49) : Engagée à faire bouger les lignes, l’association Canopée travaille à changer les lois et les pratiques des entreprises pour protéger les forêts en France et dans le monde. La structure recherche un profil passionné et amoureux des mots pour renforcer son équipe. Ça vous tente ? Voici l’annonce.

Coordinateur.rice général.e pour impulser la V3 d'Un Petit Coin de Paradis - Résiliencia - Eysines (33) : Connue pour son activité de location de toilettes sèches en événementiel lancée en 2010 (Un Petit Coin de Paradis), Résiliencia a depuis élargi son offre. La société recherche une personne pour développer ses projets d’assainissement écologique. L’offre est à retrouver ici. 

Un objet cult(urel) pour aérer vos neurones

« Nous sommes tous nés de la forêt »

Princesse Mononoké, Nausicaä… Le monde vivant est omniprésent dans les films d’animation de Hayao Miyazaki. Mais que disent-ils de sa relation avec la nature ?

Le documentaire Miyazaki, l’esprit de la nature permet de comprendre l’engagement du réalisateur japonais, qui a rencontré un succès mondial avec ses « rêves de forêt ». Idéal pour se plonger dans l’œuvre de l’artiste et découvrir comment ont été conçus certains chefs-d'œuvre des studios Ghibli !

Miyazaki, l’esprit de la nature, 82 mn, documentaire disponible sur la chaîne YouTube d’Arte (jusqu’au 20 mars 2025).

Une question pour envisager le monde autrement

Comme chaque année depuis 2013, le Musée national d’histoire naturelle nous invite à participer au recensement annuel des oiseaux dans les parcs et jardins les 25 et 26 janvier prochains. « À quoi bon ? », penseront peut-être certains. En réalité, cet évènement est un rendez-vous important, car il permet :

Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site du MNHN.

Vous aussi, vous avez des idées ? Envoyez-nous vos « Et si ? » par retour de mail. Seule contrainte : qu'ils soient réalistes !

Restons humbles…

Cette semaine, on vous partage une petite info sur les coulisses de 2050NOW, histoire de rappeler l’humilité de notre métier... Dans sa dernière vidéo, notre journaliste Maëlys de la Ruelle raconte qu’elle s’est vu intégralement corriger son script sur les océans par la chercheuse Nadine le Bris, professeur à la Sorbonne. Ça nous permet de rappeler une chose : la méthode 2050NOW, c’est la parole aux experts ! Pour découvrir le résultat (et entendre la chose la plus ouf de votre journée), il suffit de cliquer ci-dessous. 👇️

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Cette newsletter a été concoctée par : Jean Botella et Pauline Vallée (journalistes), Datagora (infographie), Sandrine Trouvelot (rédaction en chef).

2050NOW - Rédactrice en chef : Aude Baron. Directeur général : Vincent Giret.

No comment

Après notre dernière newsletter, une abonnée nous a suggéré de citer aussi « La Petite Princesse » de Jean-Pierre Goux, la suite de Siècle bleu. Message reçu ! Elle nous a aussi glissé quelques mots doux : « Votre newsletter pousse à l’action : bravo et très bonne année 2025 ! ». Ça fait chaud au cœur !

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