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Et le plaisir dans tout ça ?
Des liens, de la créativité, et des saveurs



Bonjour, c’est Vincent,
J’ai retrouvé une belle définition du bonheur que j’avais gardée dans mon téléphone : « Le bonheur ? C’est la qualité des liens tissés autour de soi », dit le philosophe Pierre-Henri Tavoillot.
« Agir ensemble », c’était justement le thème d’un panel de l’Université de la Terre, où j’ai passé une partie de l’avant dernier week-end. Par les temps qui courent, le nouveau mot d’ordre, c’est : se rapprocher, se frotter à l’énergie du collectif, nouer des alliances, des coopérations ou des coalitions, penser et « agir ensemble »… Tous azimuts !
J’ai été marqué par les propos d’une autre philosophe, Gabrielle Halpern, au cours du débat : « Nous avons passé des siècles à voir le monde d’une manière morcelée, cela a influé sur nos métiers, notre organisation du travail, le développement de nos sciences, de nos formations, de nos politiques publiques, nos territoires... » Et la philosophe de militer pour « l’hybridation », « la grande tendance du monde qui vient » : le mélange des disciplines, des métiers, des lieux, des arts, des solutions…
« Tous centaures ! », s’est-elle écriée - c’est aussi le titre de son dernier livre : une figure mi-homme mi-cheval en forme de métaphore pour défendre un art et une pratique de « l’hybridation ». Pour créer des ponts entre les mondes, entre les humains. Le lien fait la force.
Quelques pistes pour vous guider :
GenAct : une plateforme collaborative pour l’entreprise régénérative.
Les Collectifs : 120 communautés internes de salariés engagés.
Data for Good : des experts en données pour projets à impact positif.
Impact at Work : un réseau d’entraide de responsables impact et RSE
Les Shifters : les bénévoles de The Shift Project.
Alumni for the Planet : le réseau des diplômés engagés.
Le Lierre : un collectif de la fonction publique.
PS : Partagez-nous des collectifs intéressants, on en reparlera.
Au sommaire cette semaine :
👩🍳 Un voyage gourmand avec la cheffe étoilée Nadia Sammut
📉 Une infographie sur la viande et ses alternatives
🍀 Des offres d’emploi pour vous bouger
💶 Des conseils pour rénover son logement sans (trop) se ruiner
💡 Et une idée à mettre en oeuvre… sans perdre de temps ! 😃
N’hésitez pas à nous soumettre des idées de sujets si vous en avez. Bonne lecture !
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Une rubrique pour décarboner et vivre mieux

Non, ce n’est pas une illustration faite avec l’IA ! Il s’agit de "Vertumne", de Giuseppe Arcimboldo (1790).
Mieux manger sans renoncer au plaisir ? Chiche !
Nos choix alimentaires pèsent lourd sur le climat et notre bien-être. Mais bonne nouvelle : adopter une cuisine plus saine et durable ne signifie pas renoncer à la gourmandise, au contraire ! La preuve avec la cheffe Nadia Sammut, qui a décroché l’étoile verte du Guide Michelin en 2019. ✨
Pour beaucoup, mieux se nourrir et réduire l’empreinte carbone de son assiette signifie renoncer à… la gourmandise. Rien de plus faux. En France, la cuisine est un art de vivre depuis longtemps (c’est un plaisir ou une passion pour 63 % d’entre nous), mais aussi un puissant levier pour préserver notre santé et… la planète.
Enfin, à condition de faire attention. Car nos choix alimentaires pèsent lourd : un quart environ de nos émissions de gaz à effet de serre provient de nos assiettes, selon l’Ademe. Et tous les aliments ne se valent pas : la viande rouge affiche un bilan carbone bien plus lourd que d’autres (cf. notre datazoom 👇).
25 % notre CO2 et 17 % d’obésité !
Côté santé, même combat. La malbouffe - trop grasse, trop sucrée et ultra transformée - est responsable d’une hausse préoccupante de l’obésité partout dans le monde, et notamment en France (17 % de la population en 2020, contre 8,5 % en 1997, selon l’Inserm). Pire, de multiples maladies (diabète, problèmes cardiovasculaires…) y sont associées.
Le plus fou ? Malbouffe et poids carbone vont souvent de pair, puisque plus un produit est transformé et sucré plus il génère, a priori, de CO2. Exemple : 1 kg de cheese burger = 18,8 CO2e, contre 1,88 pour des œufs, 1,23 pour du blé, ou encore 0,58 pour des lentilles, selon l’Ademe. C’est à se demander comment on a pu se laisser berner…
Des alternatives pas plus chères
La bonne nouvelle ? Il est facile de bien se nourrir en réduisant l’impact carbone de son assiette. Et ce n’est pas forcément plus cher, dixit les spécialistes du sujet. Reste une question : comment concilier tout ça avec… le plaisir ?
La réponse avec Nadia Sammut, 44 ans et cheffe étoilée de l’Auberge La Fenière, dans le Luberon. Première cheffe étoilée au monde à proposer une cuisine sans gluten, celle qui se décrit comme « cheffe nourricière » a décroché en 2019 l’étoile verte du guide Michelin. Elle nous explique son secret. 👇

« Faites preuve d’imagination pour cuisiner ! »
Vous qualifiez votre cuisine de « vertueuse autant pour le corps que pour la planète » avec un maitre mot : la gourmandise. On peut donc concilier les trois ?
Nadia Sammut : Oui tout à fait ! Ma cuisine donne la priorité à la gourmandise, tout en respectant la santé du corps et du sol. Nous travaillons sur des farines alternatives (sarrasin, riz, pois chiche, châtaigne) avec des producteurs locaux engagés. J’utilise par exemple des pois chiches du Vaucluse, des châtaignes de Collobrières, des pommes de la vallée de la Durance ou du riz IGP bio de Camargue. Je réalise aussi mes propres semences.
D’où vient votre goût pour une cuisine différente et engagée ?
J’ai grandi dans un environnement où l’alimentation était centrale : ma grand-mère a ouvert La Fenière, ma mère y a décroché l’étoile Michelin. Enfant, j’ai découvert que j’étais cœliaque (intolérante à de nombreux aliments et au gluten). J’ai dû apprendre à vivre avec, et réaliser mes propres farines, car celle de blé me rendait malade. Cela m’a poussé à inventer une cuisine plus respectueuse de l’environnement.
Comment cuisiner mieux en respectant davantage l’environnement ?
Osez sortir des sentiers battus, la nature est une source infinie d’inspiration, faites preuve d’imagination ! Quand je vois une plante, je me demande toujours si elle est comestible, puis comment la cuisiner… ? Par exemple, au printemps, en voyant des fleurs d’olivier, nous avons eu l’idée de les fermenter. Grâce au pollen, leur goût était incroyable !
Comment sera, d’après vous, notre assiette de 2050 ?
C’est une opportunité : elle sera plus locale, plus végétale et plus diversifiée, avec des produits qui poussent plus au sud. On y trouvera peut-être le haricot niébé du centre de l’Afrique, ou le sorgho, dont on peut faire de la farine. Sans oublier les légumineuses qui vont devenir essentielles.
5 astuces de Nadia pour mieux manger :
Misez sur les légumineuses : associées aux céréales, elles sont une source précieuse de protéines végétales, avec « tous les acides aminés nécessaires », selon l’Inrae.
Végétalisez votre assiette : plus de légumes = meilleure digestion et moins de maladies cardiaques et de mauvais cholestérol.
Sublimez vos déchets. Vieux pains transformés en chips pour l’apéro, en millefeuille ou en cake, épluchures dans un bouillon…. En cuisine, comme chez grand-mère, rien ne se perd !
Privilégiez le local, de saison, en circuit court, c’est gagnant pour tout le monde : moins de CO₂ (Cf. notre datazoom sur le sujet), moins d’emballages, producteur•rice mieux rémunéré•e et… plus de saveurs !
Choississez des recettes gourmandes : celles de Nadia Sammut sont consultables ici. Et on vous met au défi de rester insensibles à celles de Free The Pickle, irrésistibles !

Une illustration simple pour un sujet complexe
Prêt à « alléger » votre assiette ? Les faits qui motivent !
Nous mangeons plus de viande que dans les années 60 (+ 14 % selon Agreste), mais bonne nouvelle : la tendance s’inverse (- 6 % en 20 ans) ! Conscience écolo, santé, alternatives gourmandes… les raisons ne manquent pas pour réduire la consommation. Voici les principaux chiffres à retenir pour faire évoluer - un peu, beaucoup, ou… pas du tout ! - vos habitudes.

Pour aller plus loin :
La vidéo de 2050NOW pour comprendre l’élevage intensif
L’outil de l’Ademe pour calculer l’empreinte carbone de nos repas

4 offres d’emploi et idées de boîtes pour (vous) bouger
Responsable de l’activité gestion d’actifs pour H2AIR – France - Vous êtes un as de la finance et la transition écologique vous tient à cœur ? Foncez ! La société H2AIR, qui a 2 GW de projets éoliens et solaires en France, cherche le gestionnaire de son portefeuille d’actifs. L’offre est sur GreenUnivers.
Chef.fe de projet développement France pour NewHeat – Bordeaux (33) - 47 % de l’énergie mondiale est utilisée pour produire de la chaleur. Pour décarboner ce secteur, la société NewHeat a développé des panneaux solaires low tech permettant de chauffer l’eau dans des tuyaux. Pour dégoter de nouveaux clients, elle cherche un.e chef.fe de projet. Intéressé•e ? L’annonce est ici.
Chargé.e parcours clients.es chez Enercoop – Paris (75) – Enercoop est une coopérative qui fournit plus de 100 000 foyers français en électricité verte. Envie d’intégrer ce projet militant et citoyen au service de la transition énergétique ? Pour postuler, c’est ici.
Comptable général•e expérimenté.e chez Ecosystem – Courbevoie (92) - Même les sociétés les plus engagées dans la transition ont besoin d’un.e expert.e des chiffres pour mener à bien leurs tâches. C’est le cas d’Ecosystem, l’éco-organisme qui s’est engagé à donner une deuxième vie aux équipements électriques. Foncez ici pour retrouver l’offre.

Une idée pour investir dans la transition écologique
🏡 Rénovation énergétique : testez les aides !
Pour une fois qu’une chose est bonne pour la planète ET pour votre compte en banque, foncez ! Surtout si vous payez bonbon pour vous chauffer. Un exemple ? Installer une pompe à chaleur réduira jusqu'à 70 % votre facture d’énergie.
Or pour la financer, vous avez droit à des aides (MaPrimeRénov). Et pas qu’un peu : MaPrimeRénov' « Parcours par geste », qui subventionne des travaux ciblés (isolation, chauffage décarboné, etc) ; et MaPrimeRénov' « Rénovation d’ampleur », qui soutient les rénovations globales améliorant d’au moins 2 classes DPE.
L’aide dépend des ressources et des résultats obtenus. Mais le montant est plutôt sympa : pour un gain de 4 classes énergétiques, MaPrimeRénov’ finance entre 20 et 90 % des travaux, dans la limite de 70.000 €. Pas mal non ?
📌 Attention ! L’avance de la prime est de 50 %, il faut donc financer une partie avant remboursement.

Une question pour envisager le monde autrement

Ça y est, le printemps est là, et avec lui, une nature pleine de plantes comestibles. Ail des ours, pissenlit, orties, asperges sauvages… Une vraie mine de saveurs à intégrer dans vos plats s’offre à vous, ce serait dommage de s’en priver !
Avant de les cuisiner, apprenez d’abord à les reconnaître. Par exemple avec les super conseils du botaniste Christophe Hody, organisateur de promenades gourmandes. Ensuite, pour les recettes, laissez-vous inspirer par des livres comme celui de cet excellent pédagogue (Les Bienfaits des arbres) ou de Linda Louis (L’Appel gourmand de la forêt).
Promis, vous ne regardez plus jamais la nature de la même façon ! 🌱 D’ailleurs, ce serait cool d’avoir vos retours sur des recettes, comme ça on pourrait ensuite partager à notre communauté. PS : n'oubliez pas de vérifier que les plantes sont comestibles et non protégées dans votre région.
Vous aussi, vous avez des idées de « Et si ? » Envoyez-les nous par retour de mail. Seule contrainte : qu'ils soient réalistes !

Voyage au coeur de l’univers 2050NOW…
Des tomates « rebelles » dans votre jardin ? 🈲
🌱 Saviez-vous que, chaque année, les paysan•ne•s doivent acheter des graines « officielles » sous peine de ne pas pouvoir… commercialiser leurs produits ? Dingue non ? Le pire, c’est que ces variétés standardisées ne sont pas toujours adaptées aux conditions locales 🫨, et ne produisent pas les meilleures saveurs…
Heureusement, depuis 2020, on peut tous planter des graines libres de droit. Découvrez cette histoire saisissante dans la vidéo de notre journaliste Pauline Vallée👇.
Géopo et moi et moi et moi…
On débat beaucoup de notre budget militaire en ce moment, mais savez-vous que l’Europe est dépendante à 90 % des métaux nécessaires à son industrie de la défense ? Pour y voir plus clair, retrouvez l’interview d’Emmanuel Hache, directeur de recherche à l’IRIS, sur le site de WARM by 2050NOW, la nouvelle offre éditoriale de 2050NOW.
Pour s’abonner à cette newsletter sur « la géopolitique à l’heure des transitions », c’est ici.
Vous avez « adoré le serious game de l’ONF » 💖
Oui, le serious game de l’ONF dont on vous a parlé la semaine dernière est un super outil pour découvrir les enjeux de l’adaptation de nos forêts. Prendre des décisions pour les sauver, quel défi ! Peut-être même de futures vocations à la clé… Si vous avez raté notre article sur le sujet, on vous remet le lien.
PS : Soyez patients pour les réponses, nous sommes une (toute) petite équipe… Mais on lit tout, promis !
Vous souhaitez vous aussi laisser un commentaire, ou faire des suggestions ? Il suffit de répondre à notre sondage un peu plus bas.👇
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Cette newsletter a été concoctée par : Pierre Fortin, Françoise Paoletti, Agathe Vialleton (journalistes), Datagora (infographie), Sandrine Trouvelot (rédaction en chef). Rédactrice en chef 2050NOW : Aude Baron. Directeur général : Vincent Giret.
Comment avez-vous trouvé cette édition ?Vous avez adoré notre newsletter et avez envie de la partager au monde entier ? On est ravi ! Vous l’avez détestée ou êtes mitigé.e ? On aimerait bien savoir pourquoi pour faire mieux la prochaine fois... Pour vous, elle est : |

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