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Sensibiliser les entreprises, un levier essentiel pour sauver la planète
Mais entre intentions et actions, il y a un léger gap, et « un besoin évident d’accompagnement », selon Bpifrance. Et dans ces cas-là, comment ça se passe ? Réponse avec Open Lande, un cabinet de conseil hors norme spécialisé dans la transition, petit mais au grand coeur.

On ne va pas se mentir. Rouler à vélo, consommer local, trier ses déchets… c’est bien pour la planète. Mais on n’y arrivera pas sans les 3,8 millions d’entreprises puisque, selon l’Ademe, celles-ci représentent près de la moitié de la transition. Heureusement, beaucoup ont commencé à bouger (énergies renouvelables, économie circulaire…). D’ailleurs, 6 sur 10 estiment que leur société est « prête à faire face aux conséquences de la transition écologique », d’après l’Unedic.
Il faut dire que la règlementation se durcit, notamment en termes d’information environnementale - la fameuse CRSD, qui oblige depuis le 1er janvier les grandes entreprises à un reporting plus détaillé en matière de durabilité, pourrait toutefois exclure 80 % des entreprises. Sauf qu’entre prise de conscience et passage à l’action, il y a un fossé, comme le montrent les chiffres de Bpifrance :
Moins de 40 % des entreprises investissent dans les compétences nécessaires.
Seuls 22 % des dirigeants jugent leurs équipes prêtes.
Seuls 16 % des entreprises ont réalisé un diagnostic de vulnérabilité climatique.
Trop d’entreprises se limitent à des actions ponctuelles (économies d’eau, rénovation énergétique…), sans vision globale.
7 dirigeants sur 10 estiment que le climat n’est pas un enjeu stratégique.
Bref, il y a encore un peu de boulot… et « un besoin évident d’accompagnement pour les dirigeants de PME et ETI », assure Bpifrance. Ça se comprend : quand on a le nez sur le guidon, difficile de savoir par où commencer, quels leviers actionner, et comment mobiliser ses équipes.
Pour y voir plus clair, 2050NOW a interrogé Walter Bouvais, ancien journaliste et co-auteur du film "Animal" de Cyril Dion, qui a cofondé Open Lande en 2020 avec Pascale Guiffant et Marine Laurent. Un cabinet de conseil atypique dont l’objectif est d’essaimer en région pour faire bouger les lignes. D’ailleurs, si cela vous intéresse, n’hésitez pas à les contacter, ils veulent diffuser leur méthode ! Leur bilan ?
20 000 personnes sensibilisées aux enjeux climatiques
3 600 pros formés à la RSE et à l’économie régénérative
500 projets de transformation accompagnés
4 antennes régionales ouvertes
Alors, concrètement, comment une entreprise peut-elle passer à l’action ? Réponses dans notre interview !
« Plan climat : tout est faisable, quantifiable et viable ! »
Pour quelle raison avez-vous monté Open Lande ?
Par passion pour l’économie et l’intérêt général. Pas besoin d’être militant pour comprendre que ressources, biodiversité et climat doivent être au cœur des décisions économiques.
Comment aidez-vous les entreprises et les institutions à « transitionner » ?
On commence par sensibiliser et former les dirigeants sur le climat, la biodiversité, les ressources et la régénération. Puis on évalue leur empreinte carbone. Ensuite on les aide à construire une stratégie climat, en intégrant l’économie circulaire dans leur modèle, en réduisant les émissions, et en travaillant sur un objectif bas carbone. On les aide même à éco-concevoir des produits et des services. L’idée est de les rassurer en leur montrant que tout est faisable, quantifiable et viable, avec du sens !
Quelle est la difficulté principale quand on se lance dans la transition ?
Le temps ! Les dirigeants ont des agendas chargés et doivent comprendre pourquoi ce sujet est stratégique. Un long travail en découle : motiver les équipes, trouver de nouveaux partenaires, adapter les contrats. Cela peut prendre 6 mois, un an voire deux selon les cas. Notre objectif est de leur assurer d’être encore là dans 10 ans en créant un écosystème à visée régénérative.
Quels conseils donneriez-vous pour se lancer dans un plan climat ?
D’abord bien comprendre les enjeux. La transition est systémique, il faut savoir où l’on va. Ensuite mieux vaut se faire aider pour ne pas s’essouffler. Et surtout garder en tête son projet : l’impact à long terme.
2 projets accompagnés par Open Lande
Suravenir assurance réinvente l’assurance habitation. Depuis 2023, elle s’appuie sur un réseau de réparateurs issus de l’économie circulaire, en privilégiant le matériel reconditionné ou le réemploi.
Expansciences (cosmétiques et pharma) s’est lancé un défi. D’ici 2027, elle mettra fin à la fabrication de lingettes, qui représentent 20 % de son chiffre d’affaires ! L’objectif ? Se recentrer sur son territoire et intégrer les enjeux de biodiversité, d’eau et de climat.
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