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Comment skier de façon éco-responsable ?
Bientôt les vacances d’hiver, l’occasion de se reconnecter à la nature, et peut-être... le ski ? Une chose est sûre : entre le manque de neige lié au réchauffement et l’impact environnemental, pas toujours facile de skier sans culpabiliser. Voici quelques conseils pour vous aider à profiter sereinement des joies de la montagne.

S’il y a bien un pays où le ski est roi, c’est la France, au deuxième rang mondial pour le tourisme hivernal, juste derrière les États-unis, avec plus de 50 millions de « journées skieurs » chaque année. Au total, près d’un Français sur dix part à la neige, selon le Crédoc.
Pourtant, ce sport de glisse n’est pas un modèle d’écologie, loin de là ! En cause : ses stations bétonnées, ses remontées mécaniques à gogo, ses kilomètres d’embouteillages, ses chenilles pour damer les pistes… Au point que, après le « flight shaming » et le « car-bashing », la vogue du Skischam – la honte de faire du ski - est apparue il y a deux ans en Autriche.
Quel est le bilan écologique du ski ?
Selon le cabinet de conseil Utopies, un skieur émet en une journée de ski 48,9kg de CO2, l’équivalent de 11 allers-retours Paris Marseille en TGV ! Sachant que les sources d’émissions totales se répartissent ainsi :
52 % pour le trajet (90 % des Français prennent leur voiture)
20 % pour les infrastructures et les services liés au ski
16 % pour l’équipement (ski, chaussures, lunettes…)
8 % pour l’alimentation
Et 4 % pour le logement (pour être honnête, ce poste est beaucoup plus élevé dans cette autre étude)
S’il n’y avait que ça. Mais au-delà des émissions de CO2, le ski impacte aussi les ressources naturelles, notamment l’eau. Le réchauffement climatique, qui menace de plus en plus de domaines (186 stations, principalement des petites de moyenne montagne, ont déjà fermé), induit, en effet, un recours accru à la neige artificielle.
Ainsi, la proportion de domaine skiables artificialisés (désormais 39 % du total) a plus que doublé depuis 2007, selon la Cour des Comptes. Or l’eau utilisée pour fabriquer cet or blanc est prélevée dans les retenues, les cours d’eau et même… le réseau d’eau potable. Résultat, la consommation d’eau potable et d’électricité par habitant dans les stations est respectivement 1,7 et 2 fois plus élevée que la moyenne nationale.
Un label « Flocon Vert » depuis 2014
Faut-il pour autant renoncer au ski au nom de l’écologie ? Bien sûr que non ! En revanche, il est possible de réduire son empreinte carbone. Pour savoir comment, nous avons interrogé Mountains Riders, une association qui a créé le label « Flocon Vert » en 2014 afin de distinguer les stations engagées.
« Cela n’a pas été simple au début, mais il y a eu une vraie prise de conscience à partir de 2021, se félicite Antoine Chouvellon, le porte-parole de Mountain Rider. Aujourd’hui, nous sommes à 32 destinations labellisées, contre 9 en 2020, soit presque 10 % des territoires ! ».
Fondé sur 20 critères (mobilité, énergie durable, gestion de l’eau, déchets…), le label a poussé certaines stations à bouger, parmi lesquelles : Morzine Avoriaz, une station de Haute Savoie 100 % piétonne où les traineaux remplacent les voitures ; Les Arcs, un domaine savoyard relié à Bourg-Saint-Maurice par un funiculaire 100 % électrique; et Cauterets, une station des Hautes-Pyrénées où les biodéchets des restaurants sont ramassés en… vélos cargo.
Adoptez le réflexe éco-ski !
Pour agir vous aussi, quelques conseils tirés de l’EcoGuide de Mountain Riders :
Privilégiez les stations labellisées « flocon vert » (la liste ici)
Optez pour le train (8 fois moins polluant que la voiture, et 14 fois moins que l’avion !)
Covoiturez ou testez l’autopartage (gratuit en Auvergne-Rhône-Alpes avec l’appli Mov’ici).
Choisissez des stations proches (Toulousains, privilégiez les Pyrénées !)
Favorisez les séjours longs plutôt que plusieurs WE dans l’année.
Privilégiez les repas végétariens (ils émettent 14 fois moins de CO2 qu’un repas à base de bœuf !)
Louez votre matériel (l’équipement neuf représente 16 % des émissions de CO2 des skieurs)
Pour en savoir plus :
Une étude de Nature climate change sur l’impact du réchauffement climatique sur les stations d’Europe
L’Atlas environnemental des stations de ski et des communes du Commissariat général au développement durable
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