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Le télétravail est-il vraiment bon pour la planète ?

En 2024, 36 % des salariés français travaillent "à distance occasionnellement ou régulièrement" d'après le portail de statistiques et de données de marché Statista. En 2017, ils n'étaient que 25 %. Alors, bonne ou mauvaise nouvelle pour la planète ?

Un chat sur les genoux, une tasse de café à la main, une réunion Teams en mute et une sur votre ordinateur… Peut-être faites-vous partie des 33 % de salarié·es français·es qui apprécient le calme de leur foyer, au moins un jour par semaine, pour télétravailler. Et peut-être même avez-vous vu passer les diverses études (ici ou ) indiquant que bûcher en restant chez soi était bon pour la planète.

Bref, votre conscience est tranquille. Oui, mais !

Erwann Fangeat, coordinateur technique au service de la sobriété numérique de l’Agence de Transition Écologique (Ademe), a tenu à nous prévenir : “Il n’y a pas encore d’étude solide pour mesurer l’impact environnemental du télétravail. Si les premiers éléments tendent à dégager des effets positifs, nous sommes en train de réaliser une analyse de cycle de vie pour prendre en compte tous les éléments indirects”. Gare !

Moins de transport, moins de chauffage ?

Une première analyse restreinte de l’Ademe avait pourtant permis de rassurer les honnêtes télétravailleur·ses, en pointant deux bienfaits :

  • Le trajet domicile/travail : Le TT est bon pour la tête, mais aussi pour la planète avec une économie estimée à 271 kg eq CO2 par an et par jour de télétravail, soit environ 3 % des émissions annuelles de chaque Français·e.   

  • L’énergie : Moins de chauffage, moins de clim’… Si votre entreprise s’est organisée pour fermer ses locaux une journée par semaine, ça entraîne une économie d’énergie de 20 à 30 %. Et même si cela augmente votre propre consommation énergétique de 3,5 à 7 % chez vous, le bilan reste positif. Sans compter la réduction des locaux menées par les entreprises adoptant le « flex office », permettant des économies d’énergie sur le long terme.

 En effectuant une analyse sur leurs propres salarié·es, des entreprises comme Dell ou Orange sont parvenues aux mêmes conclusions.

Attention cependant : ces résultats sont à nuancer selon que vous êtes un·e travailleur·se des villes ou des champs. Dans le premier cas, par exemple à Paris, la plupart des trajets domicile-travail se font à pied, à vélo ou en transports en commun. Le gain environnemental du télétravail est alors bien plus faible que si vous preniez la voiture chaque jour pour aller travailler.

Effets rebonds pervers

Également appelé paradoxe de Jevons, l’effet rebond peut être défini comme “l’augmentation de consommation liée à la réduction des limites à l’utilisation d’une technologie, ces limites pouvant être monétaires, temporelles, sociales, physiques…”

Erwan Fangeat a listé plusieurs effets à étudier sur le long terme, qui pourraient nuancer le côté vert du télétravail :

  • Double équipement : Deuxième écran, deuxième ordinateur, chaise ergonomique… vous avez voulu vous installer chez vous comme au bureau.

  • Chauffage en double : Votre place dans l’open space continue à être chauffée pour faire profiter vos collègues, mais vous n’avez pas non plus souhaité mourir de froid chez vous… Les radiateurs sont grands ouverts à la maison et au bureau.

  • Éloignement du domicile : Le télétravail vous a permis d’acquérir un bout de verdure ? Super ! Mais la route en voiture est plus longue pour aller bosser.

  • Multiplication des trajets : Avant, vous profitiez du trajet vers le boulot pour faire les courses, chercher vos enfants, aller à la salle de sport… autant de trajets supplémentaires maintenant que vous êtes chez vous.

  • Impact numérique : Les visios sont gourmandes en données, hébergées dans des data centers énergivores.

Une étude anglaise a ainsi pointé que le télétravail n’était pas automatiquement bénéfique pour notre planète, et pouvait même se révéler néfaste dans certains cas.

Alors quelles solutions ?

Particuliers et entreprises, tout dépend des gestes que vous allez adopter :

  • Sobriété énergétique au bureau ou chez soi,

  • Limitez la voiture quand c’est possible pour privilégier la mobilité douce,

  • Pas besoin de s’équiper comme un codeur de la NASA,

  • Essayez de convaincre vos employeurs de fermer un jour par semaine ou de passer en flex office.

Dans tous les cas, c’est le moment de passer à l’action !

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