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Quels sont les ingrédients d'une COP réussie ?
La COP29 arrive à grands pas. Cette année, les négociations internationales sur le climat se tiendront à Bakou en Azerbaïdjan du 11 au 22 novembre. Mais au juste, que peut-on espérer de ce rendez-vous ?
Plus que quelques jours avant le début de la grande messe annuelle du climat ! Comment ça, vous n’en n’avez pas encore entendu parler ? Pas étonnant : cette année, la COP29, qui se tiendra à Bakou en Azerbaïdjan du 11 au 22 novembre, ne brille pas par sa couverture médiatique. En revanche, il y a fort à parier que si on vous dit « COP21 », ça vous dise quelque chose, même de loin.
Petit flashback : la 21e Conférence des Parties fut marquée par l’Accord de Paris, un traité international historique où 196 nations se sont engagées sur la neutralité carbone et un objectif de limitation du réchauffement global à +2°C.
“La COP 21 a été tellement transformatrice que nous avons eu tendance à avoir des attentes très élevées par la suite”, reconnaît Marine Pourget, responsable gouvernance internationale du climat pour l’ONG Réseau Action Climat. Pourtant, les COP qui ont suivi ont apporté des résultats probants :
2022 : la COP27 en Egypte a permis de créer le Fonds « pertes et dommages ». Son rôle ? Dédommager les pays vulnérables.
2023 : la COP28 à Dubaï a marqué pour la première fois la nécessité d’une “transition” pour sortir des énergies fossiles.
“Une COP, c'est un moment où on envoie un signal politique. Elle est un peu comme un phare qui guide les bateaux. Aux Etats de décider s'ils y vont, et à quelle vitesse. Le phare ne peut pas se déplacer pour aller les chercher”, illustre Marine Pourget.
Les 4 ingrédients indispensables
Mais alors, quels ingrédients réunir pour concocter une COP vraiment réussie ?
1. La diplomatie avant la COP. Le succès de l’Accord de Paris, par exemple, tient avant tout au travail diplomatique de la France. « Les ambassades du monde entier ont été mobilisées pour convaincre tous les pays de venir avec quelque chose sur la table. Ils ont commencé à travailler les textes des années avant », explique Marine Pourget. Or cette stratégie nécessite de grands moyens… dont certains pays, à l’image de l’Azerbaïdjan, ne disposent malheureusement pas.
2. La mobilisation des scientifiques. Enjeu ? Permettre une pression massive exercée notamment en amont de la COP, grâce à la sensibilisation de la société. D’où le rôle clé des scientifiques. Depuis 1990, chaque nouveau rapport du GIEC, sous l’égide des Nations unies, permet de progresser dans la compréhension du sujet et d’ancrer le consensus scientifique à l’échelle mondiale.
3. La mobilisation de la société civile. Enjeu ? Combattre l’influence des climatosceptiques… car il en reste encore ! 37% des Français doutent encore de l’origine anthropique du changement climatique. Les gouvernements auront du mal à avancer sans un soutien massif de leurs électeurs. Ca passe par un travail de fonds : éducation, formation, médias, ONG… Chaque voix compte, et doit se faire entendre à l’échelle planétaire.
4. Le CV de la présidence. La toute première présidente des COP était Angela Merkel, alors ministre de l'Environnement, et pourvue d’un riche bagage scientifique. Son leadership et sa capacité à créer des coalitions furent déterminantes. C'est lors de cette COP, en 1995, que la décision d'instaurer des objectifs contraignants de réduction des émissions de CO2 a été prise, avant d’être officialisée deux ans plus tard lors du protocole de Kyoto.
Alors, que peut-on en attendre cette année ?
L’objectif principal : parvenir à l’adoption d’un nouvel objectif mondial en matière de financement climatique... en ajoutant un zéro ! Concrètement, les Etats devront se mettre d'accord sur 1 000 milliards de dollars par an de financement vs 100 milliards lors de la COP de 2009.
Pour financer quoi ? L’atténuation (= limiter les émissions de CO2), l’adaptation (= se protéger dès maintenant), les pertes et dommages.
De qui ? Principalement des pays en voie de développement, premières victimes du réchauffement climatique, et ce en suivant les recommandations du GIEC.
On y croit ?
« On ne part pas sereins », admet Marine Pourget, qui rappelle que les pays développés ont fini par envoyer le montant prévu en 2009 avec… trois ans de retard.
Autres limites :
un manque cruel de confiance entre le Bloc du Sud et le Bloc du Nord
le flou posé par les élections américaines et les conflits internationaux
Pour autant, l’ONG ne s’avoue pas vaincue. « Tout se joue souvent dans les dernières heures, et nous avons parfois des surprises. Il ne faut pas partir naïf, mais il s’agit de rester combatifs ! ». Allez, on y croit !
Par Charlotte Meyer
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